Dans notre société, les enfants présentant des troubles du comportement sont souvent étiquetés comme ayant un « TDAH ». Le traitement conventionnel consistant à administrer des calmants est pourtant associé à de potentiels effets secondaires pouvant peser sur le quotidien. Les dernières études scientifiques suggèrent un lien entre le microbiome intestinal et les troubles neurologiques tels que le TDAH.
Quelles sont les nouvelles possibilités qui s’offrent à nous grâce à la constatation de l’existence de ce lien, quel est le rôle que peuvent jouer les probiotiques dans ce domaine et quels sont les produits vraiment efficaces ? Nous avons collaboré avec des spécialistes pour passer ce sujet au crible.
Un besoin excessif de faire des activités et d’accaparer l’attention associés à un manque de concentration et de calme – aujourd’hui, nous avons tendance à rapidement étiqueter les enfants comme souffrant de TDAH aux moindres troubles du comportement. Les parents déjà très inquiets à la base sont alors soumis à cette énorme pression de la société qui exige de trouver une solution à ce supposé problème. Mais quelles sont les options qui s’offrent à eux ?
Le traitement conventionnel du TDAH se limite principalement à l’utilisation de calmants qui permettent d’augmenter la concentration de neurotransmetteurs dans le cerveau, tels que la dopamine et la noradrénaline. Il vise à réguler l’attention, le contrôle des impulsions et la motivation. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer les effets secondaires de tels médicaments : le manque d’appétit, la perte de poids, les troubles du sommeil ou les maux de tête ne représentent qu’un petit nombre des symptômes pouvant accompagner ce trouble et peser sur le quotidien des personnes concernées.
Les recherches menées actuellement révèlent de plus en plus un lien surprenant qui permet d’aborder le TDAH sous un autre angle : le rapport entre le TDAH et l’intestin. Cette piste, qui place cet organe au centre d’un traitement possible, pourrait-elle représenter une voie prometteuse pour lutter contre le TDAH ? Pour répondre à cette question, nous devons commencer par nous intéresser de plus près à la notion de « TDAH ».
Comprendre l’intestin : un nouvel angle d’approche pour le TDAH et le microbiome
Le trouble de l’attention (TDA) ou trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) est l’une des maladies psychiatriques les plus fréquentes chez les enfants et les adolescents. Elle touche environ 3,5 à 5,6 pour cent de tous les enfants et adolescents en France.1 Plus connu sous le nom de « syndrome de la bougeotte » dans le langage populaire, le TDAH se manifeste principalement par une hyperactivité, des problèmes d’attention et une impulsivité.
Des difficultés rencontrées à l’école aux problèmes en matière d’organisation et de gestion du temps dans la vie quotidienne et la vie professionnelle en passant par le défi posé par le rapport aux autres – les personnes atteintes de TDAH peuvent se heurter à un grand nombre d’obstacles.
Même des troubles mineurs du comportement, comme une énergie débordante, une légère inattention ou une impulsivité occasionnelle, peuvent interroger les parents et les mettre à l’épreuve.

Le TDAH est considéré comme un trouble complexe qui est influencé par de nombreux facteurs, qu’ils soient génétiques, neurobiologiques ou environnementaux. Malgré des années de recherche, des parts d’ombre subsistent encore en ce qui concerne les processus pathologiques exacts du trouble de l’attention. Dernièrement, les chercheurs ont à nouveau redoublé d’efforts pour trouver les causes du TDAH et ont découvert un lien surprenant qui avait été négligé jusqu’à présent, à savoir celui existant entre le TDAH et l’intestin ou son microbiome !
Le microbiome intestinal est un écosystème absolument fascinant composé de millions de bactéries qui peuplent notre intestin. Au cours des dernières années, de nombreuses études ont permis de démontrer clairement l’importance du microbiome intestinal pour un grand nombre de fonctions biologiques. Outre le système immunitaire, le microbiome intestinal a une influence sur de nombreux organes, y compris le cerveau.
Le microbiome intestinal est également connecté à d’autres systèmes organiques. Il a même une influence sur notre santé mentale par le biais de l’axe dit intestin-cerveau. Le cerveau et l’intestin échangent et communiquent constamment par le biais de voies neurologiques et hormonales, mais également par le moyen de réactions immunitaires. Il s’agit d’un lien bidirectionnel : d’une part, le cerveau contrôle les fonctions intestinales, d’autre part, des études plus récentes1 montrent que l’intestin peut avoir une influence sur l’humeur, les fonctions cognitives ainsi que la santé mentale.
L’axe intestin-cerveau
Au cours de ces dix dernières années, la science a démontré de diverses manières qu’un microbiome intestinal perturbé avait également des répercussions sur les fonctions les plus diverses de l’organisme. L’accent est notamment mis sur les propriétés des bactéries peuplant l’intestin. Lorsque le nombre et la diversité des bactéries sont limités, le phénomène est qualifié de dysbiose. Il a été démontré que cette dernière pouvait avoir un impact négatif sur divers aspects, tels que la fatigue et l’épuisement, le surpoids, les allergies et bien plus encore. Serait-il possible qu’elle puisse également constituer un facteur en ce qui concerne le TDAH ?
Afin de mieux comprendre ce lien, une équipe de chercheurs allemands de l’Université de Kiel a mené une étude sur le microbiome intestinal d’enfants souffrant de TDAH à partir d’échantillons de selles. Dans le but d’obtenir un résultat aussi clair que possible, les scientifiques se sont assurés, sous la direction du professeur et psychologue Alexander Prehn-Kristensen, que tous les enfants remplissaient des conditions comparables en matière de données démographiques telles que l’âge, le poids, l’origine ou le lieu de résidence, mais aussi en matière d’habitudes alimentaires et de prise de médicaments contre les symptômes du TDAH. Résultat : les scientifiques sont parvenus à démontrer que le microbiome intestinal des enfants atteints de TDAH présentait une diversité nettement moins élevée et un déséquilibre par rapport aux enfants ne souffrant pas de TDAH.2
Est-il vraiment possible que des bactéries puissent être « responsables » des troubles du comportement ? Les scientifiques ont une explication plausible : Le microbiome intestinal produit différents neurotransmetteurs, lesquels ont une influence directe sur les fonctions cérébrales.
Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques présentes dans le corps qui assurent la transmission de signaux depuis des cellules nerveuses jusqu’à des cellules cibles. Ils jouent un rôle essentiel dans le système nerveux et régulent de nombreuses fonctions biologiques, telles que la digestion, l’humeur, la concentration, l’appétit ou le mouvement musculaire. La sérotonine, aussi surnommée « l’hormone du bonheur », en fait également partie.
Responsable entre autres de la régulation de l’humeur, du traitement des informations et de notre bien-être, elle joue un rôle important dans les comportements socio-émotionnels. Une production de sérotonine trop faible peut entraîner des difficultés en matière de gestion des émotions et de bien-être. Dans la mesure où le microbiome intestinal joue un rôle déterminant dans la production de neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, un déséquilibre du microbiome intestinal peut également avoir une influence sur les fonctions cérébrales et le comportement, et donc sur les troubles du comportement tels que le TDAH.

Au niveau international, un intérêt croissant est accordé au lien entre le déséquilibre du microbiome intestinal et les transformations des fonctions biologiques.
C’est dans ce cadre que des chercheurs, réunis autour du réputé Professeur Tomokazu Hata de l’Université Kyushu au Japon, ont mené une expérience. Ils ont comparé des souris dont le microbiome intestinal était intact avec des souris dites « germ-free » (GF), c’est-à-dire des souris qui ne disposent pas de leur propre microbiome. Résultat : ils ont constaté que les taux de sérotonine étaient bien plus faibles chez les souris ne présentant pas de bactéries intestinales. La suite de l’expérimentation consistait à administrer des bactéries intestinales à ces souris.
Trois jours plus tard, les taux de sérotonine augmentaient déjà. Ainsi, ils ont pu démontrer que des modifications du microbiome intestinal avaient un impact sur la sérotonine et pouvaient donc avoir un lien avec l’apparition de troubles du comportement, et leur forme, associés au TDAH.3 La scientifique Anouk Tengeler a adopté une approche quelque peu différente. Avec son équipe de recherche néerlandaise de la Radboud University, elle a mené une autre étude sur des souris. Leur approche consistait à modifier le microbiome intestinal des souris en leur transplantant le microbiome intestinal de personnes souffrant de TDAH.
Les chercheurs ont ensuite comparé les effets sur l’intestin des souris, leur cerveau et leur comportement par rapport à ceux du groupe de souris témoins. Le résultat était bluffant : les souris avec un microbiome TDAH présentaient moins de régions cérébrales intactes des matières blanche et grise, notamment au niveau de la capsule interne et de l’hippocampe.
Il faut savoir que ces régions cérébrales jouent un rôle déterminant dans la transmission des signaux dans le cerveau. Alors que la capsule interne est entre autres responsable de la coordination des mouvements et des impressions sensorielles, l’hippocampe régule les processus cognitifs, tels que l’apprentissage et la mémoire, l’humeur ou la capacité d’adaptation.
La perturbation de ces transmissions de signaux peut entraîner des problèmes de communication entre les différentes régions cérébrales.4 Pour simplifier, les souris avec le microbiome intestinal de personnes atteintes de TDAH présentaient des anomalies dans la transmission des signaux dans le cerveau, qui sont typiques du TDAH.
Voici ce que l’on peut constater : même si différents mécanismes d’action sont encore à l’étude, il semble être établi que le microbiome intestinal joue un rôle important dans les troubles neuropsychiatriques du comportement, comme le TDAH. De nombreuses études mettent en avant ce lien, ce qui nous amène à nous poser la question suivante : existe-t-il des approches qui ciblent directement le microbiome et qui pourraient ainsi influencer positivement la pathologie des personnes concernées ?
Comprendre le microbiome intestinal : des méthodes ancestrales aux approches plus modernes
En premier lieu, il faut savoir qu’un microbiome intestinal en bonne santé nécessite un parfait équilibre entre les différentes souches bactériennes car chacune d’entre elles remplit des fonctions très spécifiques : si une souche bactérienne prend le dessus par rapport à une autre souche, cette dernière ne peut plus remplir ses fonctions.

À l’instar de l’univers naturel et sauvage, où se côtoient différentes plantes, herbes, insectes et animaux, le microbiome de chaque personne est un mélange unique de bactéries qui coexistent dans un équilibre délicat. Cette harmonie subtile évolue naturellement et dans certaines limites au fil du temps.
À l’image d’une prairie fleurie qui se renouvelle au fil des saisons, notre microbiome est en constante évolution. Des influences négatives chroniques risquent cependant de déstabiliser cet écosystème. Cela se traduit principalement par une diminution de la diversité et du nombre de bactéries ou dysbiose en langage scientifique. Ce terrain est alors en friche.
Comme le montrent les études susmentionnées, les recherches indiquent l’existence d’un lien entre une dysbiose et les troubles du comportement, tels que le TDAH. Mais comment rétablir un déséquilibre du microbiome intestinal afin de pouvoir aider les personnes concernées ?
Les probiotiques pourraient aider ces personnes. Ils ont d’ailleurs connu un véritable engouement au cours de ces dernières années. Il s’agit de préparations qui imitent le microbiome intestinal naturel de l’être humain. Ainsi, le traitement consiste à administrer des bactéries intestinales spécifiques pour favoriser la diversité du microbiome intestinal, optimiser le fonctionnement du système digestif et contribuer à un bien-être général. Mais quels sont les critères à prendre en compte en matière de probiotiques ?
Qu’est-ce qui caractérise un probiotique de qualité, et quels produits répondent à nos exigences ?
Forts de nos recherches et de l’expertise de nos spécialistes, nous avons établi une liste des 5 critères essentiels pour choisir un produit de qualité. Puis, nous avons, à la lumière de ces critères, analysé 5 produits phares disponibles sur le marché.
1er critère de qualité : la quantité de souches bactériennes présentes.
Un bon probiotique s’efforce de reproduire autant que possible la composition d’un microbiome intestinal humain équilibré. Or, ce dernier contient bien plus que 3 à 10 souches bactériennes. Un probiotique de qualité devrait donc renfermer pas moins de 50 souches de bactéries différentes.
2e critère de qualité : le dosage en Unités Formant Colonie (UFC)
Si des nombres comme 2, 4 ou 10 milliards d’UFC peuvent paraître impressionnants, il est important de garder à l’esprit qu’un intestin sain abrite en réalité entre 10 et 100 billions de bactéries. Les compléments alimentaires trop faiblement dosés risquent donc de ne pas avoir d’impact significatif sur l’équilibre du microbiome intestinal. Les experts recommandent actuellement des produits contenant au moins 20 milliards d’UFC.
3e critère de qualité : la défense de la muqueuse intestinale
Pour que les micro-organismes puissent coloniser l’intestin et y exercer leurs fonctions bénéfiques, ils ont besoin d’un terrain favorable, à savoir une muqueuse intestinale intacte. Or, dans le cas de troubles intestinaux, la muqueuse intestinale est souvent déjà fragilisée, ce qui complique l’implantation des bonnes bactéries.
C’est pourquoi les probiotiques de qualité devraient contenir, en plus des bactéries, des substances qui favorisent la santé de la muqueuse intestinale, comme, par exemple, la vitamine B7 (biotine).
4e critère de qualité : la solidité du conditionnement
Les bactéries d’un probiotique sont en quelque sorte maintenues en hibernation par lyophilisation lors de la fabrication. Elles se « réveillent » au contact de l’humidité et, si elles trouvent de quoi manger, elles prolifèrent. Et il s’avère que l’environnement intestinal, riche en nutriments, est idéal pour leur croissance !
Or, de nombreux types d’emballages ne protègent pas suffisamment les compléments alimentaires de l’humidité. Prenons le cas des gélules : tout conditionnement en vrac dans un flacon en plastique ou en verre les expose à l’air ou l’humidité à chaque fois que vous vous servez.
En ouvrant le flacon, vous risquez d’activer (de « réveiller ») prématurément les bactéries qui cherchent alors en vain de quoi se nourrir et meurent de faim.
Notons aussi que les emballages en plastique ne sont jamais parfaitement étanches à l’humidité, ce qui affecte encore davantage la qualité de leur contenu. Il n’est donc pas rare que toutes les bactéries enfermées dans les gélules soient déjà mortes avant même d’être ingérées. Le nec plus ultra pour vos probiotiques: les blister alu-alu. Chaque gélule dispose d’une chambre en aluminium qui garantit une protection optimale contre l’humidité.
5e critère de qualité : normes de qualité et certification
Il n’existe malheureusement pas de cadre réglementaire strict pour la fabrication des probiotiques. C’est pourquoi de nombreux fabricants mettent en avant des certifications couvrant souvent seulement un standard minimum requis. C’est pourquoi il importe vraiment de les examiner de plus près.
La production de médicaments conforme aux GMP (Good Manufacturing Practice – bonnes pratiques de fabrication) garantit le niveau de qualité le plus élevé. Seuls les fabricants certifiés GMP peuvent garantir que leurs probiotiques ont été fabriqués selon des normes rigoureuses.